Go Sport placé en redressement judiciaire, dans un climat lourd pour les milliers de salariés de l’entreprise
[19/01/2023]
Le tribunal de commerce de Grenoble a placé, jeudi 19 janvier, le distributeur d’articles sportifs Groupe Go Sport en redressement judiciaire. « Par un jugement solidement motivé, le tribunal (…) a constaté l’état de cessation des paiements de la société Groupe Go Sport et a ouvert une procédure en redressement judiciaire », a annoncé le parquet de Grenoble dans un communiqué. Il a précisé que « la société Go Sport France n’est pas déclarée en cessation des paiements, mais sa situation sera impactée par celle de sa société mère ».
Cette annonce intervient dans un climat lourd pour les milliers de salariés du groupe de magasins de sport. Mercredi, le parquet de Grenoble a annoncé avoir ouvert en novembre 2022 une enquête préliminaire pour « abus de bien social » concernant Groupe Go Sport, après que « les commissaires aux comptes ont transmis plusieurs révélations de faits délictueux ».
Dans sa décision, le tribunal a constaté que Groupe Go Sport se trouvait en cessation des paiements, citant le rapport du cabinet Eight Advisory & Associés établissant au 5 janvier un passif s’élevant à plus de 14 millions d’euros.
Fin décembre, après une première audience, la justice avait donné à un juge enquêteur la mission de « faire un état précis de la situation financière » du groupe et de sa filiale Go Sport France, avec l’aide de ses cabinets d’audit et de ses commissaires aux comptes.
Remontée de 36 millions d’euros vers la maison mère
Les 2 160 salariés en France de Go Sport attendaient anxieusement la décision, quelques semaines après la liquidation de Camaïeu – qui appartenait au même groupe (Hermione, People & Brands), branche distribution de la Financière immobilière bordelaise, un fonds d’investissement de l’homme d’affaires bordelais, Michel Ohayon.
Les représentants syndicaux et le comité social et économique central s’inquiétaient de la santé financière du groupe, s’alarmant en particulier d’une remontée de 36 millions d’euros de trésorerie de Go Sport vers sa maison mère, le groupe HPB (Hermione, People & Brands).
Déficitaire depuis « dix-sept ans », d’après HPB, Go Sport est confronté à la vive concurrence de Decathlon et d’Intersport en France. En dépit de plusieurs plans de relance, d’une succession de six directeurs généraux en quinze ans et du recours à un cabinet de restructuration, Prosphères, pour préparer sa cession en 2020, Rallye n’est jamais parvenu à la valoriser.
Article "LE MONDE " jeudi 19/01/2023